jeudi 1 décembre 2011

Conte de Noël


Un roi voulait à tout prix marier sa fille, mais celle-ci refusait les beaux partis qu'il lui présentait, car elle aimait en secret un petit cordonnier. Au bout de quelque temps, son père fut à bout de patience. Il l'obligea à se décider, sinon ce serait lui qui choisirait.

La princesse proposa alors un marché. Elle se marierait avec le prétendant qui lui ferait le plus beau cadeau. Son père fut très étonné. Il ne savait pas sa fille aussi attachée aux choses matérielles, mais il accepta devant toute la cour cette sage décision.

L'annonce fut alors proclamée et tous les prétendants se présentèrent au palais avec des cadeaux plus somptueux les uns que les autres : chevaux chamarrés et empanachés de rubans, rivières de diamants, soies des Indes, verres de Murano, diadèmes incrustés de pierreries, perroquets parlant latin... Bref ! Tout ce qu'on peut imaginer de plus luxueux lorsqu'on est prince, archiduc ou marquis.

Quant au petit cordonnier, il fut la risée de tous lorsqu'il lui porta de merveilleux escarpins de cuir qu'il avait fabriqués. Pourtant, ce fut lui qu'elle choisit. Et le roi eut beau tempêter, la fine mouche lui prouva que seul ce cadeau était recevable, car le cordonnier l'avait fait de ses mains. C'était cela FAIRE un cadeau, et non se contenter de sortir quelques deniers de sa bourse !

Le roi comprit que sa fille l'avait berné, mais, devant toute sa cour réunie, il ne put pas revenir sur sa parole. Alors il oublia sa colère et finit par se féliciter d'avoir mis au monde une enfant aussi pleine de sagesse. Avec un tel caractère, l'avenir de son royaume était assuré !
Source : Michel Piquemal, Le conteur philosophe, 2010 Le monde de la philo et de la poésie    
    
Bonne préparation des fêtes qui s'annoncent 

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